Créée en avril 2015, @Health développe un dispositif médical connecté capable de détecter en continu et en temps réel des séquences annonciatrices de maladies ou d'accidents cardiovasculaires L'équipement, à terme directement intégré dans le vêtement du patient, transmet les données à une plateforme de surveillance cardiaque par l'intermédiaire d'un smartphone.
E-santé, wearable et objets connectés
Le patient équipé du Cardionexion est averti d'un problème cardiovasculaire avant qu'il n'en ressente les premiers symptômes. Il peut, s'il l'estime nécessaire, s'adresser à son médecin traitant mais le système peut également prendre l'initiative de cette alerte, en cas d'urgence. Sous la forme d'un capteur glissé sous un vêtement, l'équipement est capable de mesurer et enregistrer toutes les 10 secondes et de transmettre toutes les 30 secondes, la fibrillation auriculaire. Les données sont envoyées, via un téléphone mobile, vers une plateforme et analysées, à la fois par un algorithme développé par l'entreprise et par un spécialiste du rythme cardiaque.
L'appareil s'appuie sur des capteurs qui ne sont, pour l'instant, que " clipsés " sur un vêtement mais, la version définitive devrait inclure le système directement dans un vétement porté à même le corps (T-shirt ou soutien-gorge). Les capteurs surveillent l'activité cardiaque ainsi que la température et le rythme respiratoire du porteur mais aussi la vitesse de déplacement du sujet et sa position (debout, couché, assis) précise le docteur Jean Michel Tarlet, cardiologue et directeur du département médical d'@Health.
Mieux vaut prévenir que guérir
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité. Selon l'OMS, en 2012, 17,5 millions des décès dans le monde (soit près de 30 % de l'ensemble des décès) ont pour origine une maladie cardiovasculaire. Selon les estimations, 7,5 millions de ces décès sont dus aux cardiopathies coronariennes et 6,7 millions à l'accident vasculaire cérébral. En 2030, selon les projections, plus de 23 millions de personnes mourront de maladies cardiovasculaires, principalement de cardiopathies et d'AVC.
L'entreprise a pour ambition d'anticiper l'apparition des premiers symptômes et par conséquent de mettre en oeuvre au plus vite un traitement qui multipliera les chances de guérisons et, à terme, d'améliorer la médecine prédictive.
Un quatuor pour un modèle économique original
Les fondateurs de l'entreprise sont au nombre de quatre et forme une équipe complémentaire. Elle se compose d'un cardiologue expert en rythmologie, d'un serial entrepreneur, d'un ingénieur pluridisciplinaire et d'un expert en marketing de l'innovation. Elle se positionne sur un modèle économique original que l'on rencontre plus souvent dans le secteur informatique ou de l'électronique grand public que celui de la santé. Elle propose, en effet, la cession d'une licence pour l'utilisation de son équipement. Par exemple, un établissement de santé devra verser quelques dizaines d'euros mensuellement pour équiper un patient. L'entreprise conserve un droit d'exploitation des données cardiovasculaires, afin de proposer des statistiques aux laboratoires de santé, aux hôpitaux, aux compagnies d'assurances et générer ultérieurement une partie du chiffre d'affaires.
" Cardionexion permettra une surveillance permanente du patient durant 365 jours pour 40 euros par mois TTC alors qu'aujourd'hui, il en coûte environ 210 euros pour trois jours d'holters cardiaques par an. Nous conserverons à Aix-en-Provence la maîtrise des données collectées, Dès octobre, nous installerons une plate-forme de 600 mètres carrés avec une équipe médicale d'une quinzaine de personnes. " précise le directeur général, Pierre-Paul Goiffon
L'entrée en bourse imminente
L'entreprise a annoncé recemment sa volonté d'entrer en Bourse pour financer le lancement de sa solution d'e-santé. Son entrée sur Alternext a pour objectif de lever 8 millions d'euros, afin de financer le développement. Avec un premier patient équipé cet été, elle espère atteindre 60 000 patients suivis d'ici 3 ans. " Nous sommes dimensionnés pour en connecter 100 000 car Cardionexion va abattre les murs des unités de soins intensifs ", déclare le docteur Jean-Michel Tarlet.
" Nous sommes sur un processus global qui devrait, à terme, constituer la plus grande base mondiale de données cardiovasculaires, Cardionexion s'appuiera sur les datacenters de TDF et intègrera les dernières générations de serveurs numériques de la société américaine Nutanix qui nous suit de très près. " explique le président d'@Health, Jean-Pascal Peyret.
L'entreprise envisage de recruter une trentaine de collaborateurs dans les 12 à 18 mois et atteindre 60 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017.