Marchés & Sourcing

La chine et les risques environnementaux

Les risques

Aujourd’hui, seul le risque écologique peut freiner la Chine dans son expansion. Longtemps sous estimé et sans équivalent, le risque lié à l’environnement a été négligé par les autorités chinoises soucieuses avant tout de croissance économique et d’enrichissement à tout prix.

Le bilan :
- une pollution de l’air qui ne fait qu’augmenter et entrainer chaque année la mort prématurée de 400 000 personnes,
- des rivières polluées à plus de 60% et des eaux impropres à la consommation,
- 40% des terres ravagées par les pluies acides,
- une multiplication des accidents écologiques,
- 16 des 20 villes les plus polluées du monde,
- un parc automobile multiplié par sept, pour atteindre 270 millions de véhicules,
- plus de 1000 nouvelles voitures par jour à Pékin,
- une centrale au charbon mise en service chaque semaine,
- 22 nouveaux barrages comme celui des Trois Gorges en projet.

Chaque point de croissance est de plus en plus cher en énergie consommée. Pour fabriquer 1000 dollars de PIB en Chine, il faut plus de trois fois d’énergie en Chine qu’en moyenne dans le monde.

Si ces phénomènes ne sont pas maitrisés rapidement, la dégradation de l’environnement pourrait avoir des conséquences épouvantables à long terme et peser fortement sur l’économie. Toutefois, il faut se rendre compte que 11% de croissance annuelle nécessite une énorme demande énergétique.

Face au défi environnemental mondial, pointée du doigt par la communauté internationale comme un des pays les plus pollueurs de la planète, la Chine est totalement consciente de sa responsabilité écologique.

« Notre pays a mis moins de trente ans pour rattraper les pays développés en matière d’industrialisation et d’urbanisation, mais notre développement économique a eu un coût environnemental assez lourd ». Ces paroles prononcées par le vice-premier ministre chinois Zeng Peiyan en septembre dernier lançaient une campagne nationale d’économies d’énergies.

Le défi environnemental

Les concepts environnementaux sont devenus en très peu de temps des thèmes centraux en Chine.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) constate dans un de ses derniers rapports que l’évolution climatique et la sécurité énergétique de la planète d’ici à 2030 seront en grande partie liées à la capacité de la Chine et de l’Inde à freiner leur consommation d’énergie qui progresse deux fois plus vite que la moyenne mondiale.

Pour ne pas entraver son développement et respecter l’environnement, la Chine a pris un certain nombre de mesures d’économie de l’énergie :
- réduction des émissions de CO2 de 50 millions de tonnes d’ici à 2010 et développement des projets hydroélectriques,
- fermeture des petites centrales thermiques à charbon afin d’éviter le rejet de 110 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

La Chine a du réagir vis-à-vis de la communauté internationale et sur les 48 chapitres de son XIe plan, 8 sont consacrés au respect de l’environnement. Le Plan s’avère un document indispensable pour tous les acteurs économiques publics et privés et notamment aux investisseurs étrangers .

La Chine va instaurer un « système d’assurance verte » afin de mieux surveiller les industries polluantes et aider les victimes à obtenir une indemnité immédiate. Ce système qui vise à ce que toutes les industries à risques de pollution soient assurées auprès d’une société d’assurances, sera appliqué à l’échelle nationale d’ici à 2015 après la mise en place de tests.

L’agence chargée de l’environnement va se doter du statut de ministère. Ce ministère marque la volonté de Pékin d’intensifier sa lutte contre la pollution et le gaspillage énergétique. Le ministère comprendra 400 fonctionnaires.

La Chine a lancé en février le premier recensement national de pollution avec pour objectif d’identifier de manière exacte les sources de pollution. Plus de 400 000 enquêteurs ont été formés, la collecte et l’analyse des données seront terminés cette année.

La prise de conscience est bien là ainsi que les moyens massifs. De nombreux marchés s’ouvrent,
de quoi aiguiser l’appétit des investisseurs.

La France, premier partenaire européen de la Chine ? Tout le monde en rêve, et les efforts français n’ont jamais été aussi importants; investissements de la part des entreprises, missions diplomatiques et économiques.

Les formidables défis énergétiques et environnementaux posés à la Chine par sa croissance économique effrénée constituent pour les grands groupes français une formidable opportunité. Le marché de l’environnement, soutenu à coups de milliards par Pékin, est porteur pour les acteurs de l’eau, de l’énergie et du traitement des déchets.

Dans la mouvance des grands contrats type Areva, EDF, Suez, Véolia…d’autres sociétés françaises tirent leur épingle du jeu.

Rhodia

Le chimiste français a signé un partenariat avec China Post pour tester sa solution anti particules. Rhodia et la société lyonnaise ExoClean, propose un filtre en kit, qui s’installe sur le pot d’échappement des véhicules en circulation et réduit à zéro les émissions de particules.
Cette technique permet de combattre la pollution sans attendre le renouvellement du parc automobile.

Chaumeca- Gohin

La société familiale du nord de la France est passée du stade de sous traitant chaudronnier à celui de fabricant de sécheurs d’air comprimé pour l’industrie lourde.
Contrairement à ses concurrents Chaumeca-Gohin réalise beaucoup de sur mesure ce qui lui a permis de se développer à l’export. En Chine, l’entreprise travaille notamment pour les deux plus grands opérateurs pétroliers Pétrochina et Sinopec et espère mener à terme un projet de 5 millions d’euros pour trois sécheurs.

Sogreah

Sogreah, première société d’ingénierie indépendante en France, fait des audits et bilans sur l’état de pollution de sites et évalue les projets environnementaux. A l’aide de 10 consultants extérieurs, elle prépare tous les projets de la banque mondiale dans les villes, vérifie l’état des canaux et centrale de retraitement des eaux , diagnostique les pollutions d’usines ou la faisabilité des projets de rhéabilitation.
Sogreah est présente en Chine depuis 1980, mais c’est à partir de 1995 que le développement s’est intensifié. Elle est installée dans quatre villes : Canton, Pékin, Shanghai et Chongquing.

Soprema

Depuis trois ans, Soprema exporte ses produits et son expertise en matière d’étanchéité sur le territoire chinois. Les toitures végétalisées de Soprema connaissent un engouement en Chine car elles permettent d’assurer un certain équilibre face à l’urbanisation galopante.
Soprema couvrira le centre de recherches Nokia à Pékin ( 10 000 m2 ), la toiture du Beijing Sri La Hotel (200 m2) et surtout les 25 000 m2 du stade olympique.

Les grands projets

Dongtan

Face à la croissance démographique de sa population et à la progression de la demande en consommation d’énergie, le gouvernement chinois devra construire, d’ici, 2020, 400 nouvelles villes « écologiques et durables ».
La première verra le jour en 2010 pour l’exposition universelle de Shangaï. Pour la construire, la société mixte Shangaï industrial investment corporation (SIIC), dépendant du gouvernement chinois, s’est associée au groupe britannique Arup, spécialisé dans le conseil en ingénierie.
Ce projet s’est inspiré de l’éco-village « BedZed » construit en 2000, à Sutton dans la banlieue de Londres. Ce projet devrait couter plus cher que les jeux de Pékin.

Dongtan, va être construite sur les 86 km2 d’anciens marais, dans l’île de Chongming et bénéficier des technologies les plus modernes en matière d’énergies renouvelables : éoliennes, déchets organiques, énergie solaire ou piles à combustibles, pour les transports en commun.
Les vélos et scooters électriques remplaceront les voitures. Les lacs et les canaux seront utilisés par des taxis fluviaux marchant à l’énergie solaire. Les constructions auront des toits végétalisés, ventilés et ne dépasseront pas huit étages. En 2050, Dongtan devrait loger 500 000 habitants.

Musée de la recherche de l’avenir

La ville de Shanghaï, a comme projet pour l’exposition universelle de 2010 de métamorphoser l’une de ses usines thermiques en « musée de la recherche de l’avenir.
Cette centrale verra sa cheminée transformée en « Tour de l’harmonie » : un bouton de magnolia blanc de 200 mètres de haut. La ville prévoit pour cette exposition un budget de 3 milliards d’euros de budget.
Objectif :
Accueillir 200 pavillons et 70 millions de visiteurs. Pour cette réalisation, 18 000 familles et 300 sociétés du site de l’expo devront être délogées!

Pour conclure, la Chine n’a pas fini de nous étonner sur sa rapidité à progresser, à s’adapter et à anticiper, consciente que son développement économique passe aussi par le respect de l'environnement. 



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