En 2006, 1,2 millions de véhicules ont été vendus en Inde et le marché automobile est en constante progression (près de 10% par an). Pour tous les constructeurs mondiaux, l’Inde représente un Eldorado stratégique. Sa particularité sera sans doute sur le créneau des voitures à bas coût.
Selon les estimations de l’Institut de l’automobile, l’Inde produira, en 2014, 34% des voitures vendues entre 3 000 et 5 000 dollars dans le monde, contre 11% en Chine.
La force du pays repose surtout sur une ingénierie de qualité et des ingénieurs capables de réaliser la conception d’une voiture entièrement sur ordinateur.
Les grands de l’automobile y sont tous présents et rêvent d’y produire la voiture la moins chère du monde.
Leurs projets :
Hyundai
Le sud coréen produira chaque année 600 000 voitures à moins de 5 500 euros.
Tata Motors
L’Indien annonce pour 2008 une voiture à 1 700 euros.
Renault
50 000 Logan devraient être fabriquées et vendues chaque année sous la marque « Mahindra Renault ». Une version conduite à droite sera développée pour répondre aux attentes du marché indien.
Renault prépare aussi une voiture à 3 000 dollars et construit en Inde un nouveau site de production à Chennai (ex Madras). Renault, Nissan et Mahindra investiront 686 millions d’euros sur les sept années qui viennent. L’usine devrait fonctionner au second semestre 2009.
Maruti Suzuki
Depuis 25 ans, le marché indien produit la Maruti 800, à peine plus grande qu’une Fiat 500, mais vendue à 5 000 dollars. Suzuki a inauguré en février une quatrième usine, d’une capacité de production de 100 000 véhicules par an. D’ici à trois ans l’usine pourrait fabriquer 300 000 automobiles.
Voiture symbole ou nostalgie qu’est-ce qui fait durer l’« Ambassador » ?
Pour la petite histoire, la plus vieille voiture encore fabriquée dans le monde est indienne.
Il s’agit de la mythique « Ambassador », aux rondeurs sympathiques, fabriquée depuis un demi-siècle par Hindustan Motors (HM) et devenue l’icône de l’Inde. Dans les années 70, l’« Ambassador » prend 70% du marché indien, mais cette suprématie va s’effondrer avec le commencement de la libéralisation du secteur, à partir de 1985 faisant arriver en masse les constructeurs étrangers. Entre les officielles blanches et les taxis bleus, 600 000 « Ambassador » se promènent sur les routes indiennes, supportent les trous, les bosses des pistes et parfois les balles !
L’usine HM en produit encore 15 000 par an ce qui est peu sur 1,4 millions de véhicules neufs chaque année.
LES ENTREPRISES INDIENNES A L’EXTERIEUR
Sintex
Nief Plastic, 6e plasturgiste français employant 1.100 salariés et réalisant un chiffre d’affaires de l’ordre de 120 millions d’euros pour cette année vient de céder 100 % de ses actions à l’indien Sintex. Nief Plastic apporte à l’entreprise indienne six usines en France, ainsi que quatre filiales de production en Hongrie, en Slovaquie, en Tunisie et au Maroc.
A l’origine, dans la confection textile, la société Sintex s’est diversifiée il y a dix ans dans le plastique. La société indienne est cotée depuis soixante-quinze ans à la bourse de Bombay et réalise un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros et emploie 4 000 salariés.
Sintex a racheté en juin dernier l’américain Wausaukee, spécialisé dans les composites et envisagerait une autre acquisition outre atlantique.
Les SSII indiennes
Elles regardent de près leurs consœurs européennes. La rumeur d’intérêt d’Infosys pour Capgemini avait défrayé la chronique.
Quelle stratégie les SSII indiennes vont-elles choisir ? rachat ou partenariat et offshore.
LES ENTREPRISES FRANCAISES ET ETRANGERES EN INDE
Séduction
Marie-Jean Germain vient d’ouvrir au Khan Market de New Delhi (voir ci-dessous, les Brèves) le premier concept de lingerie haut de gamme multimarque (Lise Charmel, Triumph, Victoria’s Secret…..) sous le nom de Séduction. Il espère pouvoir s’implanter rapidement dans d’autres villes.
Ultraconfidentiel
L’agence Ultraconfidentiel dirigée par deux jeunes français s’est occupée de la création de la boutique Séduction de Marie-Jean Germain. L’agence s’occupe de l’agencement, du design, du marketing et de la communication de leurs clients.
Carrefour
Carrefour semble avoir trouvé la formule pour s’installer en Inde.
Le groupe ouvrirait en 2009 son premier magasin sous le format cash and carry, c’est-à-dire destiné aux professionnels, seul moyen pour un étranger de garder 100% du capital.
L’Oréal
Numéro deux en Inde mais loin derrière Unilever, l’Oréal veut se déployer tous azimuts dans ce pays. C’est en 1994 que le groupe crée L’Oréal India. Pour l’instant L’Oréal réalise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et touche 50 millions de clients. Presque toutes les marques du groupe y sont représentées. L’Oréal vend ses produits à la fois dans les circuits traditionnels : échoppes, épiceries, pharmacies… mais aussi dans les nouveaux circuits de distribution : grands magasins, hypermarchés, supermarchés, parfumeries. Sa marque bio « the Body Shop » a ouvert plus d’une dizaine de boutiques.
Pour Jean Paul Agon, directeur général du groupe : « la véritable mondialisation de nos marques ne fait que commencer ».
Sony
Sony devrait s’implanter en 2008 à Bangalore et développer avec des partenaires locaux des jeux en ligne.
Aujourd’hui en Inde le chiffre d’affaires des jeux en ligne n’est que de 4 millions de dollars et ne touche que 2,4 millions de joueurs. En 2010, son chiffre d’affaires devrait être de 200 millions d’euros.
Le Crédit Agricole
Le Crédit Agricole serait en pourparler avec des courtiers indiens pour entrer sur les marchés de l’assurance et de la gestion de patrimoine.
Dystar
Afin d’améliorer ses performances Dystar le spécialiste allemand des colorants textiles vient de racheter Texanlab l’Institut de tests indiens. Ce laboratoire est présent à Thane, New Delhi, Salem et Tirupur et emploie 95 personnes.
Eads
Afin de consolider son centre d’ingénierie, Eads va ouvrir un bureau d’approvisionnement en Inde, à New Delhi et Bangalore.
Gap
Gap a retiré de la vente plusieurs centaines de chemises fabriquées en Inde par un sous traitant qui faisait travailler des enfants.
Le sous traitant de Gap aurait lui-même sous traité à un fabricant non autorisé par Gap.
Depuis 2004, Gap a déjà rompu avec 159 fournisseurs indiens.
BREVES
Téléphone mobile
Le marché indien du mobile a vu son parc doublé en quinze mois. La barre des 200 millions d’abonnés vient d’être franchie. Le gouvernement table sur 500 millions d’abonnés en 2010.
Circuit de formule 1
L’indien Vjay Mallya, Président des brasseries United et de Kingfisher Airlines défend le projet d’un grand prix de formule 1 en Inde pour 2010.
Le vin
La classe moyenne indienne n’a jamais consommé autant de vin.
Nouveau signe d’embourgeoisement, les ventes progressent de 34% par an et ont atteint 7 millions de cols par an.
Réhabilitation d’un aérodrome
L’Inde réhabilite son aérodrome de Tezpur, situé dans le nord-est du pays, pour utiliser l’avion russe de combat, le Su-30MKI capable de voler 5000 kms sans être ravitaillé.
L’héritage pillé de Le Corbusier
La ville de Chandigarh, la plus célèbre des réalisations de Le Corbusier et de Philippe Jeanneret serait actuellement dévalisée par certains marchands d’art français qui achèteraient pour une bouchée de pain tout ce qui s’y trouve (mobilier, chaises, lampadaires, tapisseries, plaques d’égout….). Ces objets, une fois restaurés, feraient le bonheur des galeries.
Le Top des rues commerçantes les plus chères du monde
Selon une étude du cabinet Cushman § Wakefield, Khan Market en Inde a gagné 25 places en deux ans au classement des rues commerçantes les plus chères du monde. Hissée au 16ème rang, Khan Market à New-Delhi propose des loyers à
2 236 euros/m2/an.
Les marques les plus prestigieuses s’y sont déjà installées.
Le thorium
L’Inde possède un quart des réserves mondiales de thorium et mise sur le thorium pour répondre à la croissance de ses besoins énergétiques.